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MA CAPTIVITÉ

février et vers le 10 du mois de mars. Étaient-ce des contes ? Toujours est-il que la population, en émoi, se tenait sur ses gardes ; on en signala encore en avril et en mai et chaque fois, cette nouvelle excitait une grande rumeur.

Vers le 12 mars, un chef des satellites arriva avec toute une troupe. J’appris qu’il revenait d’une expédition dans le sud, sans doute pour chercher des Pères. Ils confirmèrent l’approche des navires en vue des côtes et l’émotion des populations. Ils ramenaient trois chrétiens, mais n’avaient pas pu trouver les Pères, ce qui les rendait très mécontents. Ils s’excusaient en disant qu’il était impossible de pénétrer dans les campagnes infestées de brigands, que les satellites du pays n’osaient s’y aventurer. C’est sans doute ce mécontentement qui s’est déversé sur moi, car trois jours après eut lieu le grand interrogatoire. Jusqu’ici j’avais été épargné, et l’on ne me traitait pas trop mal.

Le 16 mars au matin, je remarquai une certaine agitation que je ne pouvais comprendre ; mais, habitué à ces sortes de choses, je n’y fis pas trop attention. J’étais alors renfermé dans une petite chambre dont la porte donnait sur la cour ; par cette porte entr’ouverte, je vis qu’on apportait une chaise et le chef vint aussitôt me dire :