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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/85

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

Entrer directement en discussion sur Confucius était inutile, et n’eût fait que les irriter sans profit. Plusieurs fois cependant, je leur ai fait voir à l’occasion que la doctrine de Confucius n’était pas complète, que les sacrifices qu’ils font aux ancêtres ne sont souvent qu’une comédie, qu’ils ne sont pas raisonnables, etc., mais tout cela avec beaucoup de précautions, car les Coréens sont très susceptibles sur cet article.

Pour les convertir, il faut d’abord leur expliquer la doctrine chrétienne, leur en laisser voir la beauté, les preuves, etc., mais attaquer de front leurs doctrines ne ferait que les humilier sans les convaincre. Puis j’ajoutais :

— Vous dites que vous avez une doctrine, mais le peuple n’en a pas ; les lettrés honorent Fô, mais le peuple, quelle doctrine suit-il ?

— C’est vrai, disaient-ils, le peuple n’a pas de doctrine.

— Eh bien ! qu’on nous laisse donc enseigner au peuple la religion chrétienne : vous savez qu’elle est bonne, il y a de grands lettrés coréens qui l’ont pratiquée.

Oh ! oui, disaient-ils, c’étaient de grands savants que tel et tel… »

Déjà deux fois, on avait signalé des navires européens sur la côte, au commencement de