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du fleuve, était protégée contre les incursions des sauvages. Dans Beauport, le seigneur Giffard amène une petite colonie de Mortagne, l’endroit de sa naissance. Maisonneuve se dirige sur Montréal avec une troupe de colons choisis. Dans les autres seigneuries, les soldats licenciés se groupent autour de leurs anciens officiers. Là, la bourgade se trouvait formée tout à coup. Ici, la colonisation, laissée à l’initiative privée, sans direction, fut tardive : de petits groupes détachés sans cohésion, mais aucune migration organisée.

L’arrivée de Lauzon, en 1651, semble faire naître une ère nouvelle. Le roi menaçait de confisquer les domaines qu’il avait concédés. Il fallait bien tenter un effort. Lauzon s’était taillé une large part dans cet immense pays, mais, venu au Canada, pour essayer de refaire sa fortune[1], comment pouvait-il trouver des censitaires auxquels il fallait souvent payer les frais de traversée et avancer les premiers déboursés ? Il pouvait tout au plus accaparer à leur passage à Québec quelques colons indécis. Il paraît, cependant, s’être occupé sérieusement de coloniser la côte Lauzon[2].

  1. L’abbé Faillon. Histoire de la colonie française.
  2. De 1657 à 1666, plusieurs familles prirent des terres dans