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Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/129

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en obligeant les habitants à grouper leurs demeures. Mais ces plans excellents sur le papier n’étaient point de si facile exécution.

Le laboureur choisissait son exploitation où la terre lui semblait bonne : voilà tout. C’est le fusil en bandoulière que l’on promenait la charrue à travers les troncs d’arbres calcinés. Les femmes faisaient le guet, et donnaient l’alarme. Dans ces temps héroïques, on partait à la conquête d’une habitation, comme les soldats pour une campagne. Dans les postes avancés, des sentinelles veillaient sur les points élevés. À la moindre alerte on se repliait sur le gros du village. À l’époque des semences et des récoltes, on dispersait les soldats dans les côtes pour aider aux habitants. Quatre coups de canons tirés des forts annonçaient le danger. C’était le signal de retraite et tout le monde rentrait des champs[1].

  1. Manuscrits de la Nouvelle France, p. 507 — p. 511.