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Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/132

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France. C’était le chef du service judiciaire devant qui devait se vider en définitive toutes les querelles. Mais comme il était impossible de penser à la centralisation pour l’audition de tous les procès, il fallut recourir comme en France à la justice seigneuriale. Dans chaque seigneurie un juge fut établi pour prononcer en première instance et on pouvait appeler de sa sentence à la sénéchaussée de Québec et plus tard au conseil Souverain. Outre le juge, il y avait encore un procureur fiscal et un substitut qui remplissaient les fonctions d’officiers de police et de juges d’instruction pour informer des délits, enfin un greffier et des sergents. Le procureur fiscal citait devant le juge ceux qui contrevenaient aux ordonnances ou qui nuisaient injustement aux intérêts d’autrui. Couture eut l’honneur d’être le premier juge sénéchal de la côte de Lauzon. Jean Huard, l’ancêtre d’une famille connue, était procureur fiscal, Nicolas Metru, notaire de la seigneurie, et Claude Maugue agirent tour à tour comme greffier.

On conçoit que la procédure devant cette cour de colon n’avait rien de compliqué. On n’allait pas jusqu’à tenir audience au pied des grands arbres de la forêt comme au temps de