Aller au contenu

Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 110 —

Saint-Louis, mais le dimanche, à l’issue de la grand’messe, le juge entendait les parties et leurs témoins. Un créancier voyait-il son débiteur dans la salle du tribunal, il profitait de l’occasion pour le citer devant le juge. Dans ces temps aux mœurs naïves, les avocats étaient rares et chacun plaidait sa cause. Les notaires ou les huissiers se risquaient parfois jusqu’à prononcer une harangue. En l’absence de leurs maris, les femmes intentaient les actions, comparaissaient à l’audience et plaidaient comme les hommes. Inutile de dire, ajoute M. T.-P. Bédard à qui nous empruntons quelques uns de ces derniers détails[1], que dans ces circonstances les causes étaient plus longues.

« L’ordre social, dit l’abbé Faillon, demandait que ceux qui procuraient ainsi le bien public fussent respectés des autres colons. Dans cette vue et aussi pour leur témoigner lui-même sa satisfaction particulière, Louis XIV avait ordonné d’attribuer dans chaque paroisse quelque marque d’honneur aux habitants principaux qui prendraient soin des affaires et pour cela de leur donner un rang distingué soit dans l’église ou ailleurs. »

  1. Dans la Minerve du 16 août 1884.