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Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/136

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Ces règlements devaient être la source de bien des misères et de futiles disputes.

La France avait voulu transporter au Canada toutes les rouages d’une administration qui pouvait être excellente pour un pays ancien, mais peu convenable pour une contrée nouvelle. On voulait transplanter en Amérique une petite France à l’image de l’ancienne, sans compter avec les différences des lieux et des climats. Le système autoritaire et centralisateur croyait pouvoir commander à deux milles lieues de distance un pays qu’il ne connaissait pas comme s’il se fût agi de réglementer Pontoise ou Marly. Le tort de notre ancienne mère-patrie fut de n’avoir jamais voulu écouter les conseils des enfants du pays.

De même que les brillants officiers des réguliers avaient voulu faire dans les forêts d’Amérique la guerre européenne[1], l’administration civile entreprit d’introduire au Canada toutes les querelles futiles du cérémonial et de l’étiquette des cours de France.

On peut dire sans exagération que près d’un

  1. Ce fut la faute que l’on commit dans la première expédition du régiment de Carignan. Elle fut continuellement répétée, depuis le baron Dieskau jusqu’à Montcalm.