Aller au contenu

Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 142 —

rent leurs blessures et leurs longs travaux et demandent la croix de Saint-Louis, les autres aspirent à la capitainerie ou veulent une lieutenance pour leurs fils. Les vieux désirent des pensions, les jeunes espèrent des appointements[1]. Cette course au clocher se continue d’année en année. Certes, plusieurs de ces avides chercheurs, pour leurs actions d’éclat ou des coups d’audace heureuse, méritaient récompense, mais combien d’autres, avec une médiocrité sage et intrigante, triomphaient du vrai mérite qui se cache ? Couture, l’interprète pendant plus d’un demi-siècle de la farouche nation iroquoise, l’ambassadeur qui traite de puissance à puissance, le compagnon des missionnaires et des découvreurs, ne demande ni l’anoblissement, ni de grandes concessions.

Ses anciens camarades, les voyageurs-interprètes, ont obtenu les faveurs du pouvoir. Godefroy a reçu des lettres de noblesse. Marsolet, Joliette, Nicolet ont eu de larges octrois de terre. Le bon Guillaume s’est contenté de son petit domaine de la Pointe de Lévy. En vertu des privilèges accordées par le roi aux

  1. Souvenez-vous que tous les hommes demandent des places. On ne consulte que son besoin, et jamais son talent. (Paroles de Napoléon 1er à Fontanes)