Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 33 —

II

Au mois de juillet, les ambassadeurs parurent en face des Trois-Rivières. « Sitôt que Couture fut reconnu, nous disent les Relations[1], chacun se jeta à son cou. On le regardait comme un homme ressuscité qui donne de la joie à tous ceux qui le croyaient mort, ou du moins en danger de passer le reste de ses jours dans une très amère et très barbare captivité. » Ayant mis pied à terre, il informa les autorités des desseins pacifiques de ses compagnons.

Cette bonne nouvelle annoncée, on vit accourir les Français au bord de la rivière. Alors le chef de la députation, debout à l’avant du canot qui l’avait amené, couvert de porcelaine, fit signe de la main qu’on l’écoutât : « Mes frères, dit-il, j’ai quitté mon pays pour vous venir voir. On m’a dit à mon départ que je venais chercher la mort, et que je ne verrais jamais plus ma patrie, mais je me suis volontairement exposé pour le bien de la paix ; je viens donc entrer dans les desseins des Français, des Hurons et des Algonquins, je viens pour vous communiquer les

  1. Relation de 1645.