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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/20

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L’épluchette

Rien ! tandis qu’une faim canine
 Le traverse de part en part.
 Il gagne la cuisine
D’où vient un crépitement long,
Indiquant que dans un poêlon
 Rissole quelque chose.
 Madame est là toute rose,
Le teint empourpré sous l’ardeur
Du poêle. Elle a mauvaise humeur ;
 Elle bougonne de colère.
 Le nouveau pensionnaire
 Dit : — Eh bien ! ce déjeûner,
 Quand allez-vous me le donner ?
 La faim, une faim nouvelle
Me talonne et se fait cruelle !
— Mon cher monsieur, ah ! oui bien !
 Je n’y comprends plus rien !
 Dit la femme d’ire embrasée ;
 Je vous préparais, là !
 D’là saucisse, mais v’là
Qu’a veut pas cuire, all est emmorphosée !
 D’puis qu’jai mis vot’ poudr’, don’ !
 A fait qu’danser l’rigaudon !