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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/25

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L’épluchette

Sur un pied il s’agite et sur l’autre, trépigne,
Se voue à tous les saints, se désole, s’indigne…
Il jalouse Nicole en son petit berceau,
Qui dort inconscient. Maugras en son cerveau
Tout à coup sent germer une nouvelle idée
Qui sauve. Sa conduite est bientôt décidée.
Il saisit le bambin avec précaution
Et le met dans son lit, puis sur le paillasson
L’orage choit. Maugras, maintenant, pourrait rire
Tant sa condition est meilleure ! Le pire,
Maugras y songe aussi, c’est que le cher petit
Soit blâmé pour un fait que jamais il ne fit.
Bast ! pas de vains regrets, car enfin à cet âge
Nicole a dû souvent se trouver tout en nage
La matin au réveil ! Voulant se recoucher,
Vers l’enfant Maugras passe. Au moment d’y toucher
Il demeure interdit ! Une prompte revanche
Lui vient de l’innocent aux yeux bleus de pervenche :
Nicole à l’occasion pose comme Maugras,
Au commis voyageur : Il a fait dans les draps !!