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Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/209

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MADAME CATULLE MENDÈS 203

« Qui connaîtra jamais la muette musique Emanant de nous deux quand nous nous regardons, Et même détournés, figés, sans abandons, Ah ! notre grand plaisir idéal et physique. « Le monde désormais n'existe pas pour moi. Il est comme un objet construit à ton usage ; En chaque êti-e vivant je cherche ton visage, Ce qui la'émeut de lui, c'est un i effet de toi ! « Sans qu'ils en puissent rien deviner ni comprendre, Je choisis mes amis selon l'affinUé Q rils ont i igAnûiuent avec ta royauté. Et c'est encore par toi que mon cœur leur est tendre» « C'est à toi seul que j ? réponds, qne je souris. En écoutant leur voix, en rejïerdant leur geste, Parce qu'un peu de toi soudain se manifeste. Et que j'adore en eux l'un de tes traits surpris. « Et le Temps qu'a peuplé ton innombrable image N'est plus comme un trésor qu'on a dilapidé, Foj-er inextinguible, utile, intercédé, Il dispense vers toi son radieux hommage, « Cœur divin de mon cœur, fais ce que tu voudras Que m'importent tes mots, que m'importent tes actes, Seule, ne sais-je pas tes volontés intactes ; Qui que ce soit, c'est moi que tu tiens dans tes bras. « Les choses ne nous sont que de pauvres modèles Où rien de notre amour ne saurait s'abolir,* En tout, c'est toujours lui qui se veut accomplir. Car nous ne pouvons pas être des infidèles ! » (^Le Cœur Magnifique.)