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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/103

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Frumence était en train d’écrire. Il m’appela près de lui.

— Si vous vouliez, me dit-il, écrire deux lignes dans ma lettre, cette personne se déciderait probablement à venir prendre soin de votre bonne maman et de vous.

Je crus devoir me donner un air d’importance.

— Vous êtes donc sûr, lui dis-je, qu’elle nous aimera beaucoup ?

— Je vous en réponds.

— Et que ma bonne maman sera heureuse avec elle ?

— J’en suis parfaitement sûr.

— Alors, c’est mon devoir d’écrire à cette personne ?

— C’est ma conviction.

— Est-ce que vous allez me dicter ?

— Non, c’est à vous de trouver ce qu’il faut dire pour donner confiance en vous. Celle dont je vous parle et à qui j’écris ne servira jamais personne que par dévouement et à la condition d’être aimée.

— Est-ce qu’on peut promettre d’aimer quelqu’un que l’on ne connaît pas ?

— Faites vos conditions : si elle ne les remplit pas, vous serez en droit de ne pas l’aimer, et elle s’en ira.