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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/104

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De plus en plus pénétrée de mon importance, je commençai à écrire sur la page blanche que Frumence me présentait : Mad

— Est-ce mademoiselle qu’il faut l’appeler ?

— Non, c’est madame. Elle est veuve.

J’écrivis :

« Madame, si vous voulez venir chez nous et aimer ma bonne maman de tout votre cœur, je vous aimerai de tout mon cœur aussi.

« Lucienne de Valangis. »

— C’est parfait, dit Frumence.

Et il plia sa lettre ; mais il la mit dans sa poche sans écrire l’adresse.

— Comment donc s’appelle cette dame ? lui demandai-je.

Il me répondit qu’elle me le dirait elle-même en arrivant, et, quand je voulus savoir où elle demeurait, il prétendit que pour le moment il ne le savait pas, mais qu’il avait un moyen de lui faire parvenir notre lettre.

— Ce sera, me dit Marius quand je l’eus mis au courant, quelque parente dans le malheur. Une personne amenée par les Costel doit être une affamée comme ce pauvre curé. Quant à moi, ça m’est bien égal, ce qu’elle sera ; je pense qu’à pré-