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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/200

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poésie dans sa rêverie, et, à côté d’une sorte d’aspiration enthousiaste, une raillerie de lui-même ; et puis un idéal, une adoration muette de quelqu’un, un élan de passion, une austérité de renoncement. Je m’endormis au milieu de mes commentaires, avec la page mystérieuse pliée et cachée sous mon oreiller.




XXVIII


Je rêvai de Frumence. Je le vis dans des habits de prince oriental, traverser un jardin enchanté. Une fée l’avait métamorphosé et le conduisait vers un temple resplendissant où l’attendait une fiancée couverte d’un grand voile. Pourquoi Frumence le paysan était-il devenu si magnifique ? Et quelle était la fiancée ? Quelqu’un me dit : « C’est toi. » Je me mis à rire, le temple disparut, et je vis Frumence en guenilles servant la messe à l’abbé Costel.

Je me levais de bonne heure, et, en attendant mon déjeuner, je prenais le frais sur la terrasse. Ce jour-là, je descendis à la Salle verte pour n’être pas vue relisant la mystérieuse page. Était-ce sé-