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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

gnan le 29 au soir ou le 30 au matin. Retenez-moi donc à la diligence trois places de coupé et une d’intérieur. Prévenez l’administration que j’ai beaucoup de bagages ; que je ne veux rien laisser en arrière ; que je ne pars pas sans mon bagage complet, composé de trois malles et cinq ou six autres paquets peu considérables. Si toutes ces conditions ne peuvent être remplies par la diligence de manière à me faire arriver à Perpignan le 29 au soir ou le 30 au matin, il faut, mon enfant, que vous me procuriez une voiture de louage, et je prendrai la poste. Il faudrait aussi me trouver un moyen de renvoyer cette voiture sans payer autant pour le retour que pour le voyage.

Afin d’aplanir les difficultés de tout cela, faites un peu valoir les hautes protections dont je suis munie, passeport du ministère, dispense des douanes, lettres pour tous les consuls, mes relations avec M. Molé, avec M. Conte[1], etc., etc. Enfin, faire mousser mon importance, qui est, du reste, bien établie par les papiers dont je suis munie. En province, les protections siéent bien aux pauvres diables de voyageurs. Elles aplanissent les obstacles et donnent zèle et confiance aux administrations.

Je suis bien fâchée, cher enfant, de vous donner ces embarras, bien fâchée surtout de ne pas rester plus longtemps avec vous ; mes affaires m’ont tenue esclave du jour de départ de Paris, et maintenant j’ai pris rendez-vous à Perpignan avec Mendizabal, ministre

  1. Directeur général des postes.