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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

garde nationale réunie. Quand vous l’aurez lu, vous l’expliquerez, et, quand ce sera fait, vous afficherez ledit Bulletin à la porte de l’église. Les facteurs ont l’ordre de faire leur rapport contre ceux des maires qui y manqueront. Ne néglige pas tout cela, et, en lisant ces Bulletins avec attention, tes devoirs de maire et de citoyen te seront clairement tracés. Il faudra faire de même pour les circulaires du ministre de l’instruction publique. Je ne sais auquel entendre. On m’appelle à droite, à gauche. Je ne demande pas mieux.

Pendant ce temps, on imprime mes deux Lettres au Peuple. Je vais faire une revue[1] avec Viardot, un prologue[2] pour Lockroy[3]. J’ai persuadé à Ledru-Rollin de demander une Marseillaise à Pauline. Au reste, Rachel chante la vraie Marseillaise tous les soirs aux Français d’une manière admirable, à ce qu’on dit. J’irai l’entendre demain.

Mon éditeur commence à me payer. Il s’est déjà exécuté de trois mille francs et promet le reste pour la semaine prochaine ; nous nous en tirerons donc, j’espère. Tu entends bien que je n’ai pas dû demander un sou au gouvernement. Seulement, si je me trouvais dans la débine, je demanderais un prêt, et je ne serais pas exposée à une catastrophe. Tu entends bien aussi que ma rédaction dans les actes officiels du gouverne-

  1. La Cause du peuple.
  2. Le Roi attend.
  3. Alors administrateur du Théâtre-Français.