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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 3.djvu/20

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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ment ne doit pas être criée sur les toits. Je ne signe pas. Tu dois avoir reçu les six premiers numéros du Bulletin de la République, le septième sera de moi. Je te garderai la collection ; ainsi affiche les tiens, et fiche-toi de les voir détruits par la pluie.

Tu verras dans la Réforme d’aujourd’hui mon compte rendu de la fête de Nohant-Vic et ton nom figurer au milieu. Tout va aussi bien ici que ça va mal chez nous. J’ai prévenu Ledru-Rollin de ce qui se passait à la Châtre. Il va y envoyer un représentant spécial. Garde ça pour toi encore. J’ai fait connaissance avec Jean Reynaud, avec Barbès, avec M. Boudin, prétendant à la députation de l’Indre ; celui-ci m’a paru un républicain assez crâne, et il est, en effet, ami intime de Ledru-Rollin. Il nous faudra peut-être l’appuyer. Je crois que les élections seront retardées. Il ne faut pas le dire, et il faut ne pas négliger l’instruction de tes administrés. Tu as ton bout de devoir à remplir, chacun doit s’y mettre, même Lambert, qui doit prêcher la république sur tous les tons aux habitants de Nohant.

Je suis toujours dans ta cambuse, et j’y resterai peut-être. C’est une économie, et le gouvernement provisoire vient m’y trouver tout de même. Solange m’écrit qu’elle va très bien et qu’elle part pour Paris. Clésinger fera peu à peu ses affaires. La République lui reconnaît du talent et l’emploiera quand elle aura de l’argent.

Rothschild fait aujourd’hui de beaux sentiments