Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/386

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du frais à Croisset, puisque tu voudrais dormir sur une plage chaude. Viens ici, tu n’auras pas de plage, mais 36 degrés à l’ombre et une rivière froide comme glace, ce qui n’est pas à dédaigner. J’y vais tous les jours barboter après mes heures de travail ; car il faut travailler, Buloz m’avance trop d’argent. Me voilà faisant mon état, comme dit Aurore, et ne pouvant pas bouger avant l’automne. J’ai trop flâné après mes fatigues de garde-malade. Le petit Buloz est venu ces jours-ci me relancer. Me voilà dans la pioche.

Puisque tu vas à Paris en août, il faut venir passer quelques jours avec nous. Tu y as ri quand même ; nous tâcherons de te distraire et de te secouer un peu. Tu verras les fillettes grandies et embellies ; la petiote commence à parler. Aurore bavarde et argumente. Elle appelle Plauchut vieux célibataire. Et, à propos, avec toutes les tendresses de la famille, reçois les meilleures amitiés de ce bon et brave garçon.

Moi, je t’embrasse tendrement et te supplie de te bien porter.