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DLXXXII

À M. NEFFTZER, DIRECTEUR DU TEMPS, À PARIS


Palaiseau, 12 janvier 1865.


Il est piquant sans doute de se réveiller en apprenant, par la voie des journaux, des nouvelles de soi-même, nouvelles que l’on ignorait complètement.

J’apprenais ainsi, il y a quelques jours, que j’avais acheté un terrain et que j’allais y faire bâtir un hôtel très curieux et très original. Cette fortune venue en rêve ne me fâchait pas ; mais la construction de l’hôtel ainsi annoncée m’embarrassait beaucoup. Je ne suis pas architecte et je n’aime pas à bâtir. Aussi, en me frottant les yeux, me suis-je trouvée fort aise de n’avoir pas le moindre capital à placer et de ne pas être forcée de tenir les promesses du journal à ses abonnés.

Il a été annoncé aussi dans plusieurs journaux que je faisais pour l’Odéon une pièce tirée de mon roman de Valvèdre, chose à laquelle je n’ai jamais songé. Enfin voici le Temps qui va envoyer bien des visiteurs se casser le nez à ma porte, en annonçant mon arrivée à Paris.

Il paraît que le but de mon installation à Paris est d’assister aux répétitions d’une pièce que mon fils a