Page:Sand - Francia.djvu/22

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la ville et qui installaient là leurs cantines sans rien exiger en apparence. Le badaud de Paris admira, se réjouit, et s’imagina que l’invasion ne lui coûterait rien.

Quant au jeune officier attaché à l’état-major, exclu de l’hôtel où allait résider son empereur, il se crut radicalement disgracié, et il en cherchait la cause lorsque son oncle, le comte Ogokskoï, aide-de-camp du tsar, lui dit à voix basse en passant :

— Tu as des ennemis auprès du père, mais ne crains rien. Il te connaît et il t’aime. C’est pour te préserver d’eux qu’il t’éloigne. Ne reparais pas de quelques jours, mais fais-moi savoir où tu demeures.

— Je n’en sais rien encore, répondit le jeune homme avec une résignation fataliste, Dieu y pourvoira !

Il avait à peine prononcé ces mots qu’un jockey de bonne mine se présenta et lui remit le message suivant :

« La marquise de Thièvre se rappelle avec plaisir qu’elle est, par alliance, parente du prince