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Mourzakine ; elle me charge de l’inviter à venir prendre son gîte à l’hôtel de Thièvre, et je joins mes instances aux siennes. »

Le billet était signé Marquis de Thièvre.

Mourzakine communiqua ce billet à son oncle qui le lui rendit en souriant et lui promit d’aller le voir aussitôt qu’il aurait un moment de liberté. Mourzakine fit signe à son heïduque cosaque et suivit le jockey, qui était bien monté et qui les conduisit en peu d’instants à l’hôtel de Thièvre, au faubourg Saint-Germain.

Un bel hôtel, style Louis XIV, situé entre cour et jardin, jardin mystérieux étouffé sous de grands arbres, rez-de-chaussée élevé sur un perron seigneurial, larges entrées, tapis moelleux, salle à manger déjà richement servie, un salon très-confortable et de grande tournure, voilà ce que vit confusément Diomède Mourzakine, car il s’appelait modestement de son petit nom Diomède, fils de Diomède, Diomid Diomiditch. Le marquis de Thièvre vint à sa rencontre les bras ouverts. C’était un vilain petit homme de cinquante ans, maigre, vif,