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Page:Sand - Francia.djvu/238

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Dans le quartier, comme disaient Francia et son frère en parlant de cette rue du Faubourg-Saint-Martin qui leur était une sorte de patrie d’affection, on les remarquait tous deux, on admirait leur changement de conduite, on leur savait gré de s’être rangés à temps, on leur faisait bon accueil dans les boutiques et les ateliers. Moynet était fier de sa fille adoptive et la présentait avec orgueil à ceux de ses anciens camarades aussi endommagés que lui par la guerre, qui venaient boire avec lui à toutes leurs gloires passées.

Dans sa joie de trinquer avec eux, il oubliait souvent de leur faire payer leur dépense. Aussi ne faisait-il pas fortune ; mais il n’en était que plus gai quand il leur disait en montrant Francia :

— En voilà une qui a souffert autant que nous, et qui nous fermera les yeux !

Il s’abusait, le pauvre sergent. Il voyait sa fille adoptive embellir en apparence : elle avait l’œil brillant, les lèvres vermeilles ; son teint prenait de l’éclat. Le docteur Faure s’en inquiétait, parce