— À cause donc ?
— Je ne suis pas chez moi. Je la verrai chez elle.
— En ce cas, je marche devant, suivez-moi.
— Je ne peux pas sortir ; mais dans trois jours…
— Ah oui ! vous êtes en pénitence ! on a dit ça dans l’antichambre, ça venait d’être dit dans le salon. Allons ! voilà notre adresse, ajouta-t-il en lui remettant un papier assez malpropre ; mais trois jours, c’est long, et en attendant on va se manger les moelles.
— Vous êtes donc bien pressés ?
— Oui, monsieur, oui, nous sommes pressés d’avoir, si c’est possible, des nouvelles de notre pauvre mère.
— Qui, votre mère ?
— Une femme célèbre, monsieur le Russe, Mademoiselle Mimi la Source, que vous avez vue danser, ça n’est pas possible autrement, au théâtre de Moscou, dans les temps, avant la guerre.
— Oui, oui, certainement, je me souviens, j’ai vécu à Moscou dans ce temps-là ; mais je n’ai ja-