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Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/71

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» Nous étions d’abord destinés l’un à l’autre ; mais tu t’es montré d’abord fort paresseux, ensuite fort pédant, et maintenant, malgré ta bonne volonté et ton intelligence, on ne sait pas bien encore à quelle carrière tu es propre. Je ne te dis pas cela pour te faire de la peine ; je trouve, quant à moi, qu’il n’y a pas encore de temps perdu pour ton avenir. Tu t’instruis, tu es devenu laborieux et modeste. Tu pourras fort bien être un savant universel comme mon oncle, ou un savant spécial comme Walter ; mais mon père, qui désire me voir mariée quand il reviendra se fixer près de moi, a chargé mon oncle et ma cousine Lisbeth de me trouver un mari d’un âge assorti au mien, c’est-à-dire un peu plus âgé que toi et occupé d’études très positives. Il met sur le compte de l’ignorance et de l’imagination les commencements malheureux de sa carrière commerciale, et il veut un gendre savant dans quelque industrie.

» À présent, mon père, las de voyages et d’aventures, paraît satisfait de sa position : il m’envoie une assez jolie somme pour ma dot ; mais il n’a pas