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Page:Sand - Ma Soeur Jeanne.djvu/362

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à dire ses amitiés. Dans dix ans d’ici, rappelle-toi la date, nous irons vous serrer les mains, et les choses réputées pénibles ou délicates seront comme si elles n’avaient jamais été. »

Cette lettre, que je crus devoir faire lire à sir Richard, le rassura sur le sort de Manuela, à laquelle, bien que joyeux d’avoir recouvré sa liberté, il s’intéressait toujours. Il y a quelques années, songeant à mettre ses affaires en ordre, il nous demanda avec une charmante bonhomie la permission de lui restituer, par une disposition testamentaire, la dot qu’il lui avait toujours destinée et que de son vivant Vianne eût refusée. D’accord avec Jeanne, il fut convenu que ce legs serait maintenu.

Certes Vianne avait raison de regarder ce que nous appelons le bonheur comme une chose relative à l’idée qu’on s’en fait ; mais il nous semble, à Jeanne et à moi, qu’il existe une félicité qui échappe au contrôle des définitions, et qui consiste dans l’aspiration constante aux plus hautes jouissances de l’esprit et du cœur.



FIN