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Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/144

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Elle s’en va charger son cheval au champ, et rapporter le blé à la grange. Ses mouvements sont souples et assurés, son rire est harmonieux ; son entrain est d’un garçon, mais sa figure est d’une femme charmante, et, fouaillant son cheval, sur lequel elle se tient, je ne sais comment, perchée sur cette haute cage, elle descend crânement le sentier rapide.

Ainsi vaillante au travail et triomphante au soleil, cette Cérès berrichonne est d’une beauté étrange mais incontestable.

Une autre beauté brune, mais pâle et grave d’expression, un peu lourde et nonchalante d’allures, mérite une mention particulière. Amyntas l’a baptisée la belle Thérance, bien qu’elle ne rendît pas le type du Bourbonnais auquel ce nom se rapporte.

Je vous la nomme ainsi pourtant pour mémoire, car cette beauté doit avoir une histoire quelconque, et nous la saurons pour la raconter s’il y a lieu.

Mais ce n’est pas le moment d’étudier la vie de sentiment ici. La moisson absorbe tout ; c’est le point de départ d’une année de richesse ou de gêne. La jeunesse, la beauté ou la grâce, y coopèrent