Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/391

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POST-SCRIPTUM

Mais, complétée ou non, l’œuvre de Blanc la Goutte vient de recevoir l’hommage d’une illustration splendide. Tant que Grenoblo malhérou a été en cours de publication, il était difficile, même à la plus bienveillante appréciation, de ne pas craindre quelque défaillance des artistes-éditeurs avant la fin d’un travail si considérable. Eh bien, il s’est complété avec un progrès sensible, de livraison en livraison. Ce beau livre est donc un des plus sérieusement illustrés qui aient jamais paru. Et pourtant, l’époque est aux merveilles en ce genre. Le crayon de Jacques et celui de Gustave Doré nous ont révélé une nouvelle application de l’art et prouvé, contre toute vraisemblance, contre toute prévision, que les œuvres du génie littéraire pouvaient être rehaussées par l’image et parler encore à la pensée par les yeux. Mais, à côté de ces grands imagiers modernes, on doit maintenant placer M. D. Rahoult et son graveur, M. E. Dardelet. Il faut même leur faire une place à part, et jusqu’à présent unique, puisqu’il n’y a pas de comparaison à établir entre la fougue exubérante, la poésie fantaisiste des compositions en vogue, et la tranquille richesse de nos artistes grenoblois. Ici, aucune interprétation libre, aucune concession à l’entraînement, aucun empiétement de l’esprit sur le cœur, aucun emportement et aucune intervention de l’artiste entre