sentier pour gagner la Seyne à vol d’oiseau. J’y pris congé à la hâte de mon aimable compagnon de promenade. Il rentrait à son bord, c’est-à-dire dans sa maison de citadin, et j’avais à me presser pour ne pas manquer le dernier départ du petit steamer-omnibus qui, à chaque heure du jour, transporte en vingt minutes à Toulon la nombreuse et active population ouvrière et bourgeoise occupée ou intéressée aux travaux des ateliers de construction marine.
À peine eus-je retrouvé la Florade, qui m’attendait sur le port avec une anxiété à laquelle je ne donnai pas en ce moment l’attention voulue, que je lui parlai de ma découverte et de l’abandon où j’avais trouvé la batterie des hommes sans peur ; mais il était distrait, et il n’écoutait pas.
— Avez-vous enfin vu votre propriété ? me dit-il.
— Non, je n’ai pas eu le temps.
— Ah ! vous n’avez pris alors aucun renseignement sur la valeur de votre lot ?
— Si fait ! Est-ce que cela vous intéresse ?
— À cause de vous… oui ! Combien ça vaut-il ?
— Quinze mille.
— Diable ! c’est trop cher !
— Vous croyez ? Moi, je n’en sais rien.
— Je ne discute pas la valeur, du moment que c’est le papa Pasquali…
— Auriez-vous par hasard l’intention d’acheter ?