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Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/20

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FRANCINE.

Vous me le faites allumer pour un oui, pour un non, et, après ça, vous me reprochez de brûler trop de cire.

ANDRÉ.

Et la cire coûte cher ! D’ailleurs, la bonne Dame, on lui en demande tant, qu’elle ne peut pas contenter tout le monde ! Vaudrait mieux… Eh ! et ces noisettes ? Voyons.

FRANCINE.

Les voilà ; qu’est-ce que vous voulez donc en faire ?

ANDRÉ.

Mets-les sur la fenêtre. Pourquoi est-ce que tu ris ?

FRANCINE, portant les noisettes sur la fenêtre.

Parce que vous priez tantôt le bon Dieu et tantôt le diable.

ANDRÉ.

Le diable ? Je le renie !

FRANCINE.

Et pourtant vous mettez à la fenêtre des noisettes pour le drac ?

ANDRÉ.

Puisqu’on dit qu’il aime ça !

FRANCINE.

Si le drac est un esprit, un follet, il ne peut pas manger des noisettes !

ANDRÉ.

Il ne les mange pas, il s’amuse avec.

FRANCINE.

Oui, c’est lui ou les rats !

ANDRÉ.

Oh ! toi, tu ne crois à rien !

FRANCINE.

Si fait. Je crois au bon Dieu et aux bons saints ; mais les lutins, les dracs…

ANDRÉ.

Les lutins, les lutins, il y en a de bons, il y en a de mauvais. Les dracs ne sont pas méchants quand on ne les fâche pas.