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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/140

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MAROUSSIA.

Tarass était lancé. Ce qu’une petite fille de France avait fait, un garçon ukrainien ne pouvait manquer de le faire. Il confia à Maroussia la foule de projets qui bouillaient dans sa petite cervelle. Et comme tous ces « glorieux » projets finissaient à souhait, dans son imagination du moins ! comme toute chance était de son côté ! Tout en se promenant dans le jardin et en cherchant des fraises, il développait ses idées à propos du dernier combat et regrettait beaucoup que le grand ataman eût été trop lent dans ses attaques.

Maroussia l’écoutait en silence, songeant à cette fille dont le nom venait de lui être révélé et qui avait affranchi son pays.

« Cette petite Maroussia a décidément de l’esprit, se disait Tarass. Comme elle m’écoute ! Je suis très-content qu’elle n’ait aucune ressemblance avec cette sotte criarde Mimofka, qui veut toujours être la première, qui prétend m’apprendre ceci et cela et autre chose… Cette Mimofka m’est très-désagréable ! Mais Maroussia est une bonne fille… Et tout à l’heure je vais lui cueillir des fraises… »

En attendant, Tarass, appuyé sur une barrière, ne pouvait, en regardant Maroussia, s’empêcher de dire :

« Mais comme son visage éblouit ! comme elle a l’air content ! Elle ne le serait pas plus, si elle voyait étalées devant elle toutes les friandises de la foire ! Je suis certain qu’elle a caché quelque part un tas