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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/160

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MAROUSSIA

« Il n’y a pas d’étranger dans les environs, Corbeau ? » dit Knich au fidèle gardien de sa maison.

Corbeau hurla doucement, d’une manière toute particulière, qui disait clairement à son maître : « Soyez tranquille ! » Et comme preuve que tout était, en effet, parfaitement tranquille au dehors et qu’on pouvait, par conséquent, prendre ses aises au dedans, Corbeau se mit à faire la chasse aux mouches. Évidemment Corbeau ne se serait pas amusé à gober des mouches, si quelque danger eût menacé la maison. Knich, rassuré, retourna avec Maroussia du côté de la ferme, mais, en entrant dans la petite galerie, il dépassa la porte à droite qui donnait dans la salle où on avait déjeuné et ouvrit une porte à gauche qui communiquait à un garde-manger.

Ce garde-manger était plein de tout ce qui sert pour la nourriture des campagnards. On ne passait qu’avec une extrême difficulté entre les gros sacs de farine, de gruau, de seigle, de pois secs et de haricots.

Les fenêtres étaient assez grandes, mais la lumière y pénétrait à peine. Les provisions de houblon, de saucissons, de prunes sèches, de cerises en bocaux, de pommes, de poires, les pyramides d’œufs, les bouteilles entassées devant les vitres, l’obstruaient presque complétement.

Maroussia s’arrêta indécise sur le seuil de cette pièce, si encombrée qu’il semblait impossible de s’y faire un passage.