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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/246

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MAROUSSIA.

cupaient jamais d’autre chose que de faire des saluts.

— Notre ataman arrivera-t-il ? demandèrent en chœur plusieurs voix.

— Il arrivera, » répondirent les Cosaques.

Ces paroles, prononcées par deux voix claires et sonores, semblèrent tirer le rapsode de sa pieuse méditation, et, abandonnant avec un regret visible le monde meilleur où l’avait porté son rêve, il crut pourtant de son devoir de redescendre ici-bas et de s’occuper de ce qui allait occuper la foule.

« Mes pauvres yeux, dit-il, pourront donc enfin admirer notre ataman !

— Et la dame de l’ataman arrivera-t-elle aussi ? demanda une jeune femme alerte, petite, ronde comme une boule.

— La dame arrivera aussi, répondirent les Cosaques.

— Et la belle-sœur ?

— Il est à croire que la belle-sœur viendra aussi.

— Quelle belle-sœur ? demanda le vieux musicien.

— Mais la femme du frère de notre ataman, lui répondirent plusieurs voix, Méphodiévna.

— Méphodiévna ? répéta le vieux rapsode. Chez nous on n’en entend jamais parler. Est-ce qu’elle jouit de la faveur de notre ataman et de sa dame ?

— Je crois bien ! je crois bien ! répondirent plusieurs personnes. Elle n’a qu’à remuer un doigt, et tout se fait à sa volonté !