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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/63

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UN CONTE DE BRIGANDS.

« Et elle courut au parterre, qui faisait une petite ceinture de fleurs au château entre ses murs de pierre et la vaste forêt. Tout verdoyait, tout fleurissait dans le petit parterre. « Mourir, pensa-t-elle en regardant les fleurs, cela n’est pas déjà si bon. Ah ! si j’étais heureuse, j’aimerais mieux vivre… »

« Alors elle pleura, mais, tout en pleurant, elle cueillit un charmant bouquet de muguet et de roses sauvages, et, le voyant si joli, si gai : « Où vais-je te mettre, mon pauvre bouquet ? dit-elle à ses fleurs. Ma grande chambre est si désolée ! tu n’y serais pas plus tôt que tu te fanerais.

« Il lui vint alors une autre idée : « Si je visitais les autres chambres, peut-être, dans le nombre, en trouverais-je une petite qui me plairait. »

« Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle parcourut plusieurs chambres ; toutes étaient grandes, riches et belles si l’on veut, mais désagréables.

« Ce n’est pas cela, non, ce n’est pas cela qu’il me faut, » pensait-elle, en allant de l’une dans l’autre.

Ici l’envoyé mit la main sur la bouche de la petite cousine :

« Attends un peu, lui dit-il tout bas.

— Tu as cru entendre quelque chose ? » dit l’enfant.

L’envoyé s’était baissé et tenait son oreille contre la terre.

Quand il se releva :