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Page:Vallée-Poussin, Blonay - Contes Bouddhiques.djvu/10

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perdu les yeux. Il enverra quelqu’un vers moi avec qui j’irai. Quant à vous, honorez en mon nom celui qui a les dix forces et les quatre-vingts theras. »

Tels sont les ordres qu’il donna à ses disciples ; ils lui demandèrent pardon de leur insistance et entrèrent dans le village. Les gens les faisaient asseoir, leur donnaient des aumônes et leur disaient : « Eh quoi, vénérables vous avez l’intention de partir ? — Oui, laïcs, nous sommes bien désireux de voir le maître. »

Et après avoir insisté à plusieurs reprises, voyant que les bikkhus étaient décidés à partir, les gens du village les accompagnèrent en pleurant, puis s’en retournèrent chez eux. Les bikkhus arrivèrent au bout de quelques temps à Jetavana, ils saluèrent le maître et les grands theras, et le lendemain se mirent à aller demander l’aumône dans la rue où habitait le frère cadet du thera. Ce maître de maison les reconnut, leur donna des sièges et les reçut très cordialement, puis : « Et mon frère le thera où est-il ? », fit-il. Ils lui racontèrent ce qui c’était passé. Le frère du thera honora la plante de leurs pieds en pleurant et leur demanda : « Que faut-il faire maintenant, vénérables ? — Le thera attend que quelqu’un d’ici aille vers lui, avec qui en prenant son temps il arrivera. — Vénérables, il y a Pâlita, mon neveu, envoyez-le lui. — Impossible de l’envoyer ainsi, car il y a un danger à courir sur la route, il serait prudent de le recevoir préalablement moine. — Soit ! faites cela, puis envoyez-le. » Ils reçurent moine Pâlita après l’avoir instruit dans la règle seulement durant un demi-mois, puis ils le mirent en route. Le neveu Pâlita arriva enfin au village et apercevant un vieillard à sa porte il lui parla : « Y a-t-il un couvent aux environs du village ? — Oui, vénérable. — Et qui y demeure ? — Le thera Pâlita, vénérable. — Montrez-moi le chemin. — Qui es-tu ? — Je suis le neveu du respectable thera. »

Le vieillard le conduisit au couvent, Pâlita salua le thera ; il lui rendit les devoirs prescrits pendant un demi-mois, veilla soigneusement sur lui, puis : « Maître, le maître de maison qui est mon oncle attend votre arrivée, allons-y, dit-il. — Prends mon bâton. Pâlita le neveu prit le bout du bâton et entra avec le thera dans le village. Les gens du village le firent asseoir.