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Page:Vallée-Poussin, Blonay - Contes Bouddhiques.djvu/19

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donne-les moi tous les deux, la lune et le soleil sont des frères ; mon char est fait en or, avec ces roues-là il sera beau. — Enfant que tu es, qui es-tu toi qui demandes ce qu’on ne peut pas demander ? il ne te reste plus, je pense, qu’à mourir, car tu n’obtiendras pas la lune et le soleil. »

L’enfant lui dit : « Qui donc est un enfant, celui qui pleure pour avoir quelque chose que les sens perçoivent, ou quelque chose qui n’existe pas ? On voit le départ et l’arrivée, on voit les couleurs. Mais celui qui meurt une fois qu’il a fait son temps, il n’est plus visible. Lequel donc de ceux qui pleurent ici est le plus fou ? »

Le brahmane, en entendant cela, considéra que c’était bien raisonné. « Mon garçon, tu dis la vérité, c’est sûr, je suis le plus fou de ceux qui pleurent, puisque je pleure un mort qui a fait son temps, comme un enfant qui demande la lune. »

Après cela, consolé par ces paroles, il fit l’éloge du garçonnet et dit cette stance :


La chair enflammée, oh ! comme un feu versé d’une cruche, il l’arrose comme avec de l’eau et rafraichit tout le corps. — Il a enlevé la blessure, il a ôté le chagrin qui habitait mon cœur, le deuil de mon fils qui m’absorbait. — Moi, voici je n’ai plus de blessure, je suis rafraichi, je suis calmé, je ne suis plus triste et je ne pleure plus maintenant que je t’ai entendu, ô petit garçon !


Et il lui demandait : « Comment t’appelles-tu ? es-tu un dieu, un gandhabba, ou bien Sakka le généreux ? qui es-tu ? de qui es-tu le fils ? comment te connaîtrai-je ? »

Là-dessus le garçonnet lui raconta : « Celui que tu pleures et regrettes, ton fils, que tu as déposé toi-même dans le cimetière, c’est moi. Car ayant fait une bonne action, je suis maintenant compagnon des treize grands dieux. »

— Mais nous ne t’avons jamais vu faire le plus petit cadeau quand tu étais à la maison, ni même pratiquer le repos buddhique. Est-ce par de tels actes que tu es allé dans le monde des dieux ?

— Quand j’étais malade, très souffrant, très épuisé, ayant le corps douloureux, dans notre maison je vis le Buddha sans passions, affranchi de désirs, le Sugata à la haute sagesse, et me sen-