Page:Vers libres par Raymond Radiguet, 1925.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


À quoi servira ce trousseau,
De Vénus naïve nourrice ?
Débordante, écume, de lait
Par toi comme plages ourlé :

Nulle robe ne peut soumettre
Celle qui, puérile nue,
Dans un coquillage vécut
En attendant le jour de naître.

Rendez-vous au prochain été.
Patience ! la mer nous attend…
Au bout de cette année scolaire
Les replis de sa vaste ombrelle

Sauront nos amours abriter
De la maternelle colère.
Mais toi tu nous comprends, Vénus,
Chère folle, toi qui déjeunes