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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/100

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princesses de science

À cette même heure, Fernand Guéméné ouvrait à sa femme la porte de sa maison.

Leur amoureuse émotion était douce et silencieuse. Thérèse, avec un tremblement léger, dit en entrant :

— Oh ! c’est joli ici !

Le porche avait été orné de fleurs, de plantes vertes ; les domestiques s’avançaient pour une muette bienvenue ; l’escalier de la vieille maison aux petits carreaux rouges ouatés de tapis, se développait à angles droits jusqu’au premier étage où se trouvait la salle à manger avec la table servie. Lorsque Thérèse entra, devant cette lumière, cette table aux deux couverts, l’éclat des cristaux, des verreries, de l’argenterie et des fleurs rares, elle eut un nouveau cri de joie :

— Et c’est chez moi, cela !

Elle admirait le service, complimenta l’intelligente femme de chambre, et, se tournant vers son mari :

— Fernand, vous me ferez tout voir tout de suite votre fumoir, votre cabinet, le mien… le mien surtout : pensez que j’en suis encore à me demander quel effet y font mes meubles Empire !

Ç’avait été son désir de jeune fille un peu singulière, très détachée des choses pratiques, de tout ce qui ne concernait pas ses études : laisser à Fernand le soin d’aménager à son gré le logis de leur amour. À peine avait-elle donné, de-ci de-là, quelques indications sur ses goûts, choisi ses