meubles de travail, se réservant la surprise de les revoir dans l’élégance raffinée de l’installation.
Et elle le précédait, dans sa robe sombre et soyeuse, dont les frou-frous faisaient, par la maison de Guéméné, une musique féminine et gaie.
Au premier, c’était, avec la salle à manger, le fumoir minuscule et un petit salon de repos pour Thérèse, tendu de perse mauve. Au second, — car, dans l’étroite maison, pour passer d’une pièce à l’autre, il fallait souvent gravir un étage, — étaient situés les deux cabinets de travail de ce ménage moderne. Guéméné s’était contenté du plus sombre, celui dont l’unique fenêtre ouvrait sur une cour, tandis qu’il abandonnait à sa femme la pièce de la façade, d’où l’on voyait les arbres, la Seine, et, sur la rive opposée, la perspective oblique du quai aux Fleurs. Ainsi, dans ce ménage spécial, à l’encontre de nos plus constantes mœurs familiales, la profession du mari déjà se trouvait amoindrie et sacrifiée au bénéfice d’un autre intérêt, plus souverain…
Les yeux de Thérèse devinrent humides ; elle saisit la main de son mari.
— Mon ami, vous m’avez laissé cette pièce : je suis très émue… Vous l’occupiez jusqu’ici cependant… vous me disiez comme on y était bien…
— C’était votre place, Thérèse : l’autre n’était pas digne de vous.
Ses yeux rêveurs posaient sur elle un regard de passion tranquillisée. Elle y était enfin véritable-