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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/13

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princesses de science

ses rampes, ses niveaux différents. Il prit le pont Saint-Louis. Devant lui la Seine fuyait en deux bras fluides pour enserrer la Cité. Le ciel pur la teintait de bleu. C’était une chaude matinée de juillet : une buée opaque, d’un gris de cendre, écrasait l’horizon. Sur les quais entrecroisés qui ceignent les deux îles sœurs, des camions roulaient avec fracas. Une lumière intense avivait l’azur de l’eau, le vert des frondaisons, le rose des façades en briques, tandis que s’assombrissait le noir des pierres vétustes, dans cette cité gothique de terreur, de mystère et de rêve qu’est Notre-Dame.

Le docteur Guéméné, par la rue du Cloître, gagna le Parvis et enfin l’Hôtel-Dieu. À mesure qu’il approchait du but, ses traits révélaient une inquiétude croissante. Quand il déboucha sur le Parvis, ce vaste espace vide lui donna le vertige. À l’aspect des lourdes bâtisses grises de l’hôpital, hérissées de cheminées et de ventilateurs, ses paupières battirent légèrement. Il entra.

— Mademoiselle Herlinge est-elle arrivée ? demanda-t-il au premier infirmier qu’il aperçut dans le long couloir claustral.

— Elle passait ici à l’instant, monsieur… il n’y a pas cinq minutes.

— Merci.

Une cohue d’infirmiers, de malades, d’externes qui arrivaient, piétinait dans le vestibule d’entrée. Guéméné pressa le pas, avec l’impression que tout