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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/145

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princesses de science

bre du sixième qu’elle avait regagnée en hâte, s’accouda devant ses livres et sans goût au travail pleura longtemps. La vie était si triste !…

La vie était bien triste, mais ce matin de mars bien joyeux, le lendemain, quand, à huit heures et demie, la jeune fille descendait le boulevard Saint-Michel pour se rendre à l’Hôtel-Dieu. Sa lourde serviette sous le bras, sa jaquette usée serrant sa taille frêle, elle allait vite, sans rêves, sévèrement. Pourtant, les arbres du boulevard avaient de gros bourgeons gonflés de sève ; les cris de Paris montaient gaiement ; les arroseurs municipaux inondaient la chaussée d’où s’élevait, sous les gouttelettes, une buée printanière, et là-bas, sur le ciel bleu, la Sainte-Chapelle, aérienne et dorée, se découpait avec sa flèche fuselée qu’allumait le soleil. Dina prit à droite le quai Saint-Michel. Notre-Dame lui apparut, gigantesque, offrant au couchant son portail géométrique hérissé de gargouilles.

Dina passa le seuil de l’Hôtel-Dieu et gravit l’escalier.

Thérèse Guéméné l’avait devancée et l’attendait dans le laboratoire. Il n’y avait encore dans la salle qu’un seul interne, procédant à l’examen des malades qui lui étaient dévolus. Au passage, Thérèse arrêta Dina qu’elle guettait depuis longtemps. Elles se serrèrent la main.

— Ça va ?

— Ça va, merci.