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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/164

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princesses de science

vous ai vue, ce matin, en pleine passion de travail ; une heure passe, et vous en voici détachée.

Dina réfléchissait tout haut :

— J’aimais mon métier ; c’était bien juste : je ne pouvais avoir foi qu’en lui. Il était ma sauvegarde. Il devait me nourrir. Je m’étais donnée à lui. C’était mon mari, à moi : comprenez-vous ? Mais, quand je trouve ce qu’une femme désire toujours le plus, l’amour, ah ! je serais folle de me montrer récalcitrante. Ne trouvez-vous pas ?…

On sonna en bas, à la porte d’entrée. Guéméné regarda sa montre.

— Une heure, dit-il ; la consultation ! Tant pis, les clients attendront. Aujourd’hui, je déjeune au dessert.

Mais, au bout d’un instant, Léon entra :

— C’est monsieur le docteur Pautel qui voudrait parler à Monsieur.

Thérèse et son mari sourirent. Le docteur dit :

— Pautel vient me demander une consultation ; il est très malade… Si vous montiez la lui donner, mademoiselle Skaroff ?… Pour le cas dont il s’agit, vous serez la plus habile.

— Ma première consultation, alors ! fit Dina en se levant de table.

Elle était pâle et radieuse ; sous les deux touffes de ses cheveux crêpés, ses beaux yeux passionnés et doux s’allumèrent superbement lorsqu’elle reprit :

— Et la dernière…

C’était l’ivresse de son sacrifice amoureux qui, de