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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/250

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princesses de science

tinuelles. Comme il l’avait suppliée pourtant de nourrir leur enfant ! Le jour où, devant ses seins gonflés, il avait présenté le pauvre petit avec une dernière prière, elle avait eu un geste si cruel ! « Je t’en prie, mon ami, n’insiste pas… » Il la trouvait très coupable.

Peu à peu, ils évitèrent de causer de leur chagrin. Ils n’avaient plus ni effusion ni échanges. Thérèse souffrait atrocement de cette froideur : il le constata et s’en réjouit. Il aurait voulu se détacher d’elle complètement. Mais quand il rentrait, le soir, harassé, las d’avoir tout le jour ruminé son amertume, et qu’il retrouvait cette belle et triste épouse que la douleur faisait plus vibrante, plus sensible, ses griefs s’évanouissaient, et il sentait sa passion l’enchaîner encore à elle, comme autrefois.

Cependant l’amélioration dans l’état de Jourdeaux n’avait pas continué. Fernand retournait, chaque jour, boulevard Saint-Martin. La bonne et tendre jeune femme comprenait sa peine. Il lui parlait de son bébé mort. Parfois elle pleurait en l’écoutant.