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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/273

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princesses de science

— Mais non, dit Guéméné, mais non, aucunement !

— Oh ! je sais, vous vous refusez à m’alarmer si vite… Mais j’ai peur cependant… Est-ce qu’on ne peut pas prémunir un pauvre petit enfant contre cette chose horrible ? est-ce qu’il n’y a rien à faire ?… Oh ! il me semble, à moi, que si j’étais médecin, je trouverais !… On me l’a bien vacciné contre la petite vérole. Ça devrait être de même pour toutes les affections.

Et elle appela :

— André !

L’enfant quitta ses jeux et, câlin, vint se frotter contre les genoux de sa mère, dont il avait le visage blanc, grave et délicieusement doux. Il était si sage, si docile, si peu gênant, que tout le monde l’aimait. Guéméné s’attendrissait à le contempler ; il s’amusait à manier dans les siennes les petites mains molles et fraîches, se retenant parfois pour ne pas les baiser, se rappelant l’autre qui aurait eu cet âge, un jour…

— Est-ce qu’il n’y a rien à faire ? supplia la mère, éperdument, cette fois.

Guéméné ne répondait pas, regardait l’enfant qui se mit à dire :

— Tu reviendras encore, est-ce pas ?

— Oui, mon petit, répondit Fernand, je reviendrai certainement.

Et madame Jourdeaux vit ses yeux humides. La charmante femme, si pénétrante dans son