Aller au contenu

Page:Yver - Princesses de Science.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
307
princesses de science

et à ces futures doctoresses la femme-médecin idéale qu’il voyait en Thérèse :

— Madame Guéméné est un de mes jeunes confrères de talent, et je serais heureux qu’elle vînt reprendre de temps en temps sa place dans mon service. Elle serait d’un bel exemple pour ces jeunes filles qui seront des médecins demain… ou après-demain… car elle représente un type de femme qui commence. C’est toujours difficile de créer un rôle dans notre société ; madame Guéméné a trouvé la bonne formule, car elle tient le sien avec une mesure que je vous propose à toutes, mesdemoiselles, si vous voulez exercer votre profession d’homme sans cesser d’être de vraies femmes. Voici une doctoresse qui pourra vous apprendre comment on peut devenir un excellent médecin, tout en faisant à son mari le foyer le plus charmant, en le rendant l’homme le plus heureux du monde.

Thérèse, dans son contentement, souriait à son vieux maître qui la comprenait si bien. Pourquoi Fernand ne pouvait-il entendre Artout la justifier de la sorte ! Et son cœur se gonfla de rancune contre celui qui la meurtrissait en l’aimant d’une façon trop exclusive.

— Madame, reprit Artout qui enfilait le second gant pour l’examen des malades, je vous convie à une opération très intéressante qui aura lieu ici demain même. Il s’agit de la femme que vous voyez là bas, au lit 15. Mais venez donc l’examiner : il y a un beau diagnostic à faire.