ce n’est point l’intelligence que chérir les belles formes des femmes, des chevaux, des coureurs, les nuances développées des étendards et le tumulte majestueux des cavaleries en marche ; ce n’est pas l’intelligence de se plaire dans les camps, de préparer à Byzance des destins immortels. Ah ! certes ! ce n’est pas l’intelligence des eunuques, ni des prêtres, ni des femmes…
Et, comique, il salua profondément sa mère. Irène leva les bras :
— Byzance ! Tu as dit Byzance ! Tu nommes son destin !
Il déclama :
— Je veux, par le courage de nos soldats, illustrer sa gloire ! Toi tu veux, par les quenouilles de tes eunuques, tisser son linceul.
Et, de toute l’attitude il accusait sa mère. Elle montra l’Hippodrome, là-bas :
— Ah ! Byzance ! Pour quels autres que pour elle et pour toi ai-je accumulé l’or dans les caves d’Éleuthérion, ai-je étendu sur les mers l’effort de ses navigateurs, ai-je imposé des temps pacifiques aux Sarrasins et aux Bulgares ?… Byzance ! La voilà ! Ce peuple qui braille en l’honneur des cochers, et qui se vend aux enchères. Tu parlais de troupes, de légions. As-tu seulement une cohorte de Romains ? Une seule ?
Le souffle dans le souffle elle s’arrêta. Mais l’empereur continuait, majestueux et grave :