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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— A-t-il des yeux héroïques !

— Ses cheveux semblent ciselés dans le fer bleuâtre, comme ceux des antiques statues.

— Le maître est très beau…, concluait la dévotion de Théodote, cependant que les suivantes, malicieuses et coquines, disaient en chœur, sans commentaires :

— Il est beau.

Irène soupira :

— Voici la foule qui se replace… Occupe ton trône ; pour la troisième course.

Avant de s’asseoir il eut l’idée de mettre une condition :

— J’aurai les soixante talents d’or ?

Maternelle et vaincue, Irène, de nouveau l’attira dans l’obscur de la galerie, le reprit en ses bras comme un petit, et lui baisa les joues :

— Byzance peut-elle te refuser quelque chose, Byzance et moi pourrions-nous te déplaire ?… De la cité et de ta mère tu fais les servantes de tes volontés. Oh ! je ne te châtierai pas longtemps ; comment châtier tes yeux… tes chers beaux yeux quand ils veulent…

— Tu ne voudrais pas me châtier, Despoïna, en lui refusant,… implora Marie, joyeuse d’espoir.

Elle se tourna vers la fille d’honneur :

— Théodote, sais-tu comme tu m’es précieuse, depuis que tu lui plais ?

Confuse, l’enfant baissa les yeux :

— Ton indulgence m’aime ?…

L’épouse répliqua sincèrement :