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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/320

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

L’empereur trépignait et serrait les poings :

— Elle n’avouera plus… elle n’avouera plus !… Me voici sans espoir dans la vie, sans espoir de postérité mâle ni de gloire, ni de force. L’Arménienne détruit tout, tout !…

Irène s’agriffait aux bras de Marie.

— Avais-tu dit ces mots ?

— Je les avais dits, reconnut la jeune femme loyalement. Tu as usé du baume.

— Et le malade n’est pas guéri !… Avoue que tu fabriques des liqueurs mystérieuses ; et tu tiendras ta promesse… comme une fille de Christ… Aie la force du sacrifice utile à la chrétienté des peuples.

Les yeux clos, Marie refuse.

— Je demeure sans force contre la vérité…

— Puisse une pierre s’écrouler par accident sur ta tête… quelque jour… crie l’empereur.

Irène se lève de son siège et terrible :

— Il y a des pierres qui tombent par accident des vieux murs… Marie !

L’Arménienne se réfugie loin de la mère et du fils.

L’amant de Théodote s’écriait :

— Tu la détestes aussi, mère !

Irène s’avança vers la jeune femme, la main tendue.

— La personne de Marie me reste chère. J’aime sa faiblesse et sa douceur, comme je les aimai. La condamnant, je m’attriste.

Marie baisa les doigts offerts et sanglota.

— Tu t’abuses sur ses mérites… protestait l’empe-