Aller au contenu

Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
352
IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Byzance…, psalmodie Pierre…, tu compteras bientôt pour une province d’Occident !

Avec de longs gestes Damianos accuse :

— Vous avez voulu obéir à une femme… vous avez dégradé l’État.

Et le peuple frémit.

— Vous êtes devenus sa dot,… jette un aveugle, soudain.

— Les esclaves des eunuques !

— Leur bétail !

— Périssent les eunuques et les femmes !

Alexis reprend, la main levée vers l’icone qui luit en haut du calvaire :

— Voilà ce que vous ont conseillé les idoles des images. Voilà ce que conseillent ces faux dieux qui ont des oreilles pour ne pas entendre et des yeux pour ne pas voir…

Au milieu de la foule, un latin proteste :

— Tu es un hérésiarque et un sacrilège… toi !

— Qui a parlé ?… riposte Alexis, orgueilleux…

La foule dénonce de ses mille doigts :

— Un moine de Rome, un envoyé du pape latin.

— L’envoyé de celui qui vend le ciel et qui prend la terre…

La cohue éclate de rire au visage du latin. Des gestes le menacent. Les bouches insultent. Il recule.

— Fuis, marchand de ciel, simoniaque !… crie la catéchumène.

Elle se déchausse et frappe de sa sandale le Latin