Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
359
IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Parle encore, langue d’or, développe ton homélie !

— Regarde la confusion d’Alexis et le malaise des aveugles.

La rage de Pierre exige une déclaration nette :

— Tu condamnes donc, ô Nicéphore, la faction des braves ?

Nicéphore redresse sa personne trapue :

— En vérité, Pierre, ton imputation me surprend, par Christ ! Comment veux-tu que je condamne ceux auxquels j’ai toujours appartenu. Ne m’as-tu pas vu, quand tu possédais tes yeux, jeter des couronnes dans l’hippodrome à Damianos et aux cochers verts ? Certainement et avant tout, il sera décidé que les vaillants légionnaires, que leurs chefs couronnés de gloire reprendront leur rang usurpé par des personnes audacieuses.

Soutenu par les murmures, il enfle sa voix :

— Il faudrait être plus sot qu’un Khazar, pour ne pas agir de cette manière. Nous ferons donc le nécessaire, nous tenant avec soin à l’écart de ceux qui veulent tout guérir par le fer et le feu, et plus loin encore des gens qui prétendent prolonger un état de choses indigne de vos aigles, hommes Byzantins ! Alors nous aurons accompli, je vous l’affirme, notre devoir, tout notre devoir !

— Triomphe, Nicéphore ! Périssent les eunuques…

L’éloquence de Nicéphore semble désormais sûre du succès.

— Nous n’aurons qu’un but à notre action : la gloire de Byzance.

Autres los émis par la cohue turbulente.